De l’électuaire médicinal à la tartinade : histoire de la confiture
Des racines ancestrales
Nos confitures actuelles descendent de l’électuaire, un médicament ancestral qui trouve ses origines dans la pharmacopée mésopotamienne, et plus précisément de la médecine Akkadienne, qui invente des préparations à lécher à base de miel ou du sirop, servant, à véhiculer un certain nombre de drogues, comme par exemple de la pulpe de fruits !
Les Arabes et le sucre
Il faut attendre le neuvième siècle pour que les Arabes, qui contrôlent alors le commerce de la canne à sucre, s’approprient les écrits médicinaux de l’antiquité et remplacent le miel de l’électuaire par du sucre : nous avons nos premières confitures telles que nous les connaissons aujourd’hui : un savant mélange de fruits et de sucre !
Du luxe à la démocratisation, merci Napoléon !
Jusqu’au 19ème siècle, le sucre de canne reste une denrée de luxe, mais la découverte du sucre élaboré à partir de la betterave, et l’industrialisation du procédé vont donner un nouveau souffle à la confiture ! Ce procédé fut découvert par le chimiste Jean-Baptiste Quéruel en 1811. Son patron, Benjamin Delessert, avait été poussé par Napoléon Bonaparte à trouver une alternative au sucre de canne provenant des Antilles, celles-ci étant alors soumises à un blocus de la puissante marine britannique !
Quand la faim justifie les moyens
Dans le passé, faire de la confiture était surtout l’un des meilleurs moyens de conserver les fruits fragiles pour les consommer hors-saison : le sucre attirant par osmose l’eau contenue dans les fruits, provoquant ainsi leur dessèchement. Aujourd’hui, avec la mondialisation, on trouve tous les fruits à toutes les saisons : la confiture n’est plus qu’un moyen particulièrement gourmand de se régaler !